Saturday, January 16, 2010

Rêves sepia / Sepia dreams


(my collection)
J'aime ces cartes postales de von Gloeden, variations sepia sur des photographies dont il subsiste quelques rares tirages dans des musées ou des collections particulières. J'aime la mise en scène savamment étudiée, inspirée par la statuaire et la peinture antiques, comme par les réminiscences d'une poésie qui célébrait les beautés adolescentes dans les gymnases d'Athènes ou les campagnes rêvées d'Arcadie. Tout est si tranquille et si paisible, figé dans le temps de la pose.

J'aime la fragilité de ces images imprimées par Adolph Engel à Berlin, en 1905. Tout ici est évanescent, les couleurs, le contraste, les formes, la beauté, la jeunesse... Il fait chaud, si chaud sur cette terrasse exposée en plein soleil, face à la mer, face à l'Etna... Les garçons abandonnent leurs voiles, les fleurs répandues sur le sol ont des senteurs aussi obsédantes que le chant des cigales, l'Etna se perd dans des brumes de chaleur, les gamins de Taormina s'imaginent dans une Idylle de Théocrite ou dans une Bucolique de Virgile. A moins que ces silhouettes sepia ne soient qu'un rêve, inspiré par les épigrammes de Straton et immortalisé sur une plaque photographique qui aurait capté sur une terrasse déserte et baignée de lumière les ombres d'un monde oublié...


(my collection)
I love these vintage postcards, that offer sepia variations around von Gloeden photographs -- a few full size printings are known in museums or private collections. I love the stage so carefully set up, inspired by ancient sculpture and painting, as well as by memories of a poetry that celebrated teen boys beauty in Athens gymnasiums or in the dreamt landscapes of Arcadia. Everything, everybody is so quiet and peaceful, motionless as long as the photograph shooting lasted.

I love the fragility of these pictures printed by Adolph Engel in Berlin, in 1905. Everything is vanishing: colors, contrast, outlines, beauty, youth... It is such a warm day, such a warm terrace, exposed to the sun at noon, in front of the sea, in front of the Etna mountain... Boys let their veils fall down, the smell of flowers  scattered on the ground is as obsessing as the cicadas song. Etna disappears in a sunny frog... Kids of Taormina imagined to be sung by Theocritus in a Idyll or by Vergil in a Bucolic. Perhaps their sepia silhouettes are nothing but a dream, inspired by Strato's epigrams and fixed forever on a photographic plate that caught, by chance, on a desert terrace, in the full light at noon, shades of a forgotten world...

No comments: