"Viens bercer mes regrets:
Nos pensers, en secret,
Etouffent de présages...
Dans tes yeux j'ai revu
Les vaisseaux disparus
Vers de bleus paysages !
Sur les lacs de ton corps
Leurs lents sillages d'or
Avaient l'air de poursuivre
Un tendre oiseau marin
Que mon rêve orphelin
Escortait d'un vol ivre...
Nous irons, si tu veux,
Plus tristes et plus vieux
Jusqu'à des Birmanies
Où tout fait tant souffrir
De beauté, de désir
Et d'ardente jeunesse,
Qu'on hume sur la peau
L'opium des sanglots
Aux inertes sagesses ! "
Jacques d'Adelswärd-Fersen, "Nostalgiques", dans: Ainsi chantait Marsyas, Poèmes, Florence et Paris, Librairie Léon Vanier, Editeur, 1907, p. 33-34
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