Il y a encore à Taormina aujourd'hui un vieil homme qui se souvient de toi, mon Pasqualino. Il a connu Wilhelm von Gloeden à la fin de sa vie, il a bien connu aussi Pancrazio Bucini, son fidèle ami et assistant.
Ce vieil homme t'a reconnu et identifié, car tu étais l'un des modèles favoris de von Gloeden, et de photographie en photographie, on peut suivre les étapes de ta jeunesse, l'épanouissement de ta beauté, de l'adolescence vers la maturité.
Pasquale Stracuzzi. Tu t'appelles Pasquale Stracuzzi... Puis-je t'appeler Pasqualino ?
Tu es enterré au cimetière de Taormina, m'a dit ce vieil homme. Tu es là, parmi les tiens, aux côtés d'une épouse peut-être, ou de parents...
J'irai fleurir ta tombe, Pasqualino... J'irai fleurir ta tombe avec les fleurs des amandiers de Taormina, au printemps, lorsque la lumière est si douce et que les dernières neiges de l'Etna s'estompent, comme des souvenirs, comme des regrets...
Je te parlerai doucement, comme à un ami de toujours, toujours aimé, jamais rencontré. Je te parlerai de moi, Pasqualino, je te parlerai de mon amour de la photographie ancienne, je te parlerai de toi, que je connais si bien sans t'avoir jamais rencontré.
Il me semble presque entendre ta voix, ton accent chantant et tes rires, la musique chantante de ton accent sicilien...
Pasqualino mio, on dit que les héros aimés des dieux meurent jeunes, dans la fleur de l'âge.
L'art photographique de von Gloeden t'a immortalisé dans ta jeunesse, tu es jeune à jamais.
Mais oui, un jour, bientôt, j'irai fleurir ta tombe, Pasqualino... J'irai fleurir ta tombe avec les fleurs des amandiers de Taormina, au printemps, lorsque la lumière est si douce et que les dernières neiges de l'Etna s'estompent, comme des souvenirs, comme des regrets...
Dors en paix, mon ami, mon Pasqualino de Taormina, mon bel éphèbe grec qui me fait tant rêver.
Dors en paix, Pasqualino Stracuzzi, je viendrai te voir au printemps, lorsque tous les amandiers de Taormina chantent ton éternelle jeunesse
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