"J'avais rêvé l'amour plus beau que ton pays...
Parfumé, comme avril, dans un patio d'Espagne,
Un amour douloureux, mais qui vous accompagne
Comme un violoncelle en prière, la nuit...
J'avais rêvé son coeur plus chaste qu'un ciboire,
Je voulais adorer son hostie à genoux...
Et ce rêve était vrai et ce rêve est si doux,
Que l'oubli aux doigts purs efface la mémoire....
Mais l'adieu, Corrado !
Que l'on saigne à partir
Sans avoir respiré — extase et fin suprêmes —
Ta langueur, ta jeunesse — et cette âme que j'aime
Comme un dernier bouquet cueilli pour en mourir"
Jacques d'Adelswärd-Fersen
poème extrait de "La Neuvaine du petit faune"
Editions Quintes-feuilles, Paris, 2010, p. 153.
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