"Pour te revoir passer,
Dans ton joli sourire,
Pour un soir de délire,
Pour pouvoir t'embrasser,
J'aurais donné les astres
Qui brillent au ciel bleu,
Pour un seul de ces astres,
Qui brillent dans tes yeux.
Pour ta légère pose,
Et puis pour ta fraîcheur,
J'aurais cueilli des roses:
Les roses sont tes soeurs.
Pour tes lèvres si fines,
J'aurais meurtri mon coeur,
Enivré de douceur,
Pour tes lèvres gamines,
Mais puisqu'en un seul jour
C'est la fin du poème,
Et que ce mot: je t'aime,
Tu l'ignoras toujours,
Je t'offre ma prière,
Comme à l'ange entrevu,
Et mes yeux qui t'ont vu
Gardent ta lumière.
Si par hasard.. des fois...
Mon histoire lointaine
Arrive jusqu'à toi,
Oh, jusqu'à toi, ma peine,
Rien qu'un regret, un pleur,
Calmera ma souffrance,
Et même dans l'errance,
Calmera ma douleur.
Car pareil au grand ciel,
Qu'un nuage fit sombre,
Ton souvenir dans l'ombre
Me rendra le soleil !
"
Jacques d'Adelsward-Fersen
L'Hymnaire d'Adonis
Paris, Librairie Léon Vanier, Editeur
1902
p. 156-157..
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