Adalberto Tiburzi, Alone (Capri 2007)
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"Il est des soirs ardents où l'on voudrait aimer,
Où l'on se sent le coeur plein d'extase et de gloire,
Où l'univers entier apparaît dérisoire
Pour pouvoir contenir ce qu'on voudrait aimer !
Il est des soirs câlins où le rêve nous grise,
Et où le souvenir vous étreint comme un chant,
Où les instants flétris évoquent en passant
Un fantôme perdu dont le rêve nous grise...
Il est des soirs mauvais où la haine surgit,
Comme un serpent couvé par notre pensée blème,
Où l'on voudrait tuer en soi le Remords même,
Le remords d'autrefois dont la haine surgit;
Il est des soirs d'angoisse où se tord la souffrance
Et où nos pauvres corps se sentent les vaincus.
Ma prière, ô mon Dieu, ne l'entendez-vous plus,
Ou suis-je détaché des humaines souffrances ?
... Il est des soirs très doux où l'on voudrait mourir,
Bercé par la musique étrange d'une église,
En donnant un baiser à des lèvres exquises,
Des lèvres de sommeil dont on voudrait mourir....
Mais il est des soirs gris où sans savoir l'on pleure,
Où les larmes de deuil attristent sans raison.
O qu'un seul mot d'amour éclaire la Prison,
La Prison d'amertume où sans savoir l'on pleure !"
Jacques d'Adelsward-Fersen
L'Hymnaire d'Adonis
Paris, Librairie Léon Vanier, Editeur
1902
p. 90-91
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