"14 Février 1925,
Mon cher Georges,
Dans quinze jours, je serai à Paris et en attendant, je suis dans le plus joli coin de la Sicile. Il faudra que tu viennes ici un jour ou l'autre, c'est calme, reposant, extrêmement joli. Tu t'y plairais ! Ce matin, nous avons fait une promenade en barque à la Grotte d'azur où l'eau est d'un bleu merveilleux. A bientôt, mon vieux cousin, j'aurai beaucoup de choses à te raconter. Présente mon respectueux souvenir à tes parents. pour toi, toutes mes amitiés [signature illisible]".
Tout collectionneur de cartes postales anciennes est un peu dans la position de qui recevrait par erreur un courrier qui ne lui est pas adressé. Celui-ci m'est parvenu presque 85 ans après avoir été envoyé de Taormina. Et de toute évidence, je ne suis pas Georges, "le vieux cousin" du scripteur.
Ne connaissant ni l'un ni l'autre, je ne peux que rêver entre les lignes de cette carte postale, écrite un 14 février et envoyée le 15, le tampon de la poste de Taormina faisant foi. Sur l'image, une flèche pointe l'Etna et en donne, sur la marge blanche, le nom. Il est vrai que la légende de la carte fait porter l'attention sur le seul Théâtre grec. Mais cette flèche et cette indication manuscrite ont peut-être aussi pour fonction d'attirer l'attention du lecteur, de l'inviter à lire entre les mots.
"Le plus joli, extrêmement joli... tu t'y plairais ! J'aurai beaucoup de choses à te raconter". Par exemple qui était avec moi, lorsque "nous avons fait une promenade en barque à la Grotte d'azur".
S'agit-il, entre ces mots anodins, de se dire, entre deux cousins, que Taormina est le paradis de ceux qui ne sont pas mariés et qui aiment autrement ?
"J'aurai beaucoup de choses à te raconter..."
Pourquoi l'auteur de cette carte a-t-il passé quinze jours à Taormina, entre février et mars 1925 ?
February 14, 1925,
My dear Georges,
In two weeks, I will be in Paris and for now, I am in the prettiest place of Sicily. You should come here sometimes in the future, it is quiet, peaceful and extremely pretty. You would enjoy this place ! This morning, we made a tour on a small boat to the Grotte d'Azur, where water has such a wonderful blue colour. See you soon, my dear old cousin, I would have so many things to tell you ! Please give my best regards to your parents. For you, all my friendly thoughts [unreadable signature]".
Any collector of vintage postcards will sooner or later feel that he mistakingly received a message that was not written to him. I received this postcard almost 85 years after it was sent from Taormina and, obviously, I am not Georges, the "dear old cousin" of the writer.
I have no idea of who the both of them were, I can just dream while reading this postcard, written on february 14 and sent on february 15, as the Taormina post office's stamp testifies it. On the photograph, a handwritten arrow is directed toward the peak of the Etna mountain, while its name is written on the margin. As a matter of fact, the legend of the postcard puts the emphasis on the Greek Theater only. But the arrow and the place name in the margin were perhaps ways to focus the attention of the reader, to invite him to read between the words...
"The prettiest, extremely pretty... You would enjoy this place... I would have so many things to tell you". For example, who was with me when "we made this tour in a small boat to the Grotte d'Azur".
Should we guess that, among these insignificant words, the writer was trying to say to his dear old cousin that Taormina is a paradise for men who are not married and who love in a different way ?
"I would have so many things to tell you..."
Why did the writer of this postcard spend two weeks at least in Taormina, between february and march 1925 ?"
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