"Chantez-moi doucement
La langueur des amants
Solitaires...
Chantez-moi, voulez-vous,
Le malheur d'être un fou
Sur la terre...
Dites-moi comme ils ont
Par les nuits de mousson
Parfumée,
Gémi au bord des mers
Au souvenir amer
Des aimées...
Est-il vrai qu'on les voit
Comme écoutant des voix
Invisibles?
Et que leurs yeux déçus
Rêvent à leur insu
L'impossible?
Nul n'entre-t-il jamais
Dans le deuil des palais
Où l'on pleure?
Moi aussi j'ai souffert
J'ai connu le désert
Dont ils meurent:
C'est pourquoi doucement
Chantez-moi les amants
Solitaires,
Chantez-moi, voulez-vous,
Le malheur d'être un fou
Sur la terre!..."
Jacques d'Adleswärd-Fersen
Ainsi chantait Marsyas, Poèmes
Florence et Paris, Librairie Leon Vanier, Editeur, p. 17-18.
1 comment:
Merci de m'avoir fait découvrir Adelswärd-Fersen !
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