Saturday, August 8, 2009

Sur cette photo, un post scriptum...



Je ne sais pas ton nom... Je connais d'autres photos de toi qui me font rêver autant que celle-ci. J'aime ta beauté classique, ton visage tragique. C'est la première fois que je vois tes voiles s'entrouvrir et me laisser suivre les courbes de ton corps, de l'épaule à la cuisse, sans interruption. Je t'ai connu plus drapé... L'Etna neigeux et les rivages de Taormina, loin en contrebas, sans doute, t'obligeaient à la pudeur... Même ainsi, tu me faisais rêver... Etait-ce l'éphèbe ou l'horizon ? 

La perfection de ton corps est comme une douce musique pour moi, mais plus encore ton regard qui, esquivant l'oeil mécanique de von Gloeden, part hors champ et échappe à jamais à qui te contemple: que regardais-tu ? Et pourquoi ton visage est-il si sérieux, si vrai, si authentique, comme s'il songeait à ce qui de toi subsisterait lorsque l'auteur de ce blog contemplerait cette photo, en 2009 ?

Je connais de toi d'autres photos, celle, par exemple, où pipeau en main et anche entre les lèvres, tu joues contre un rocher les musiques oubliées de Théocrite et de Virgile...

Je ne sais que dire, comment dire ma fascination pour le bel adolescent que tu étais, pour l'élan, la sincérité, l'espoir, la vision que tes yeux expriment... Entre le tragique de ton regard et la flexion de tes lèvres s'ouvre peut-être l'espoir d'un baiser ou l'esquisse de quelques mots...

Comment ne pas penser à toi, toi qui aujourd'hui n'est que cendres éparpillées aux vents de l'oubli... ? 

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