Monday, August 3, 2009

Regard



J'aime l'élégante nonchalance de la pose de ce garçon, adossé contre un mur blanc, prenant appui sur sa jambe droite pendant que la jambe gauche est repliée de manière à créer un léger déhanchement, trop subtil pour ne pas avoir été mis en scène par Von Gloeden. La main gauche empêche de glisser un tissu qui, de l'épaule à la hanche, voile autant qu'il encadre un beau buste dont le soleil révèle le tendre modelé.

Une couronne (de lierre ?) entremêlée à la chevelure donne une tonalité dionysiaque à un beau visage que je devine bronzé par le soleil des collines de Taormina. Ce qui me frappe est l'acuité du regard fixant l'objectif, et derrière celui-ci, Von Gloeden, absorbé dans la prise de vue, et derrière Von Gloeden, vous et moi, un siècle plus tard, qui regardons cette photo.

Le charme de cette dernière vient à mes yeux du contraste entre la feinte décontraction de la pose et ce regard perçant, qui interroge, avec intelligence, le désir du photographe et de ceux que fascinera cette photographie.

A ce désir, curieux, lucide, attentif, éveillé et peut-être inquiet, cet éphèbe s'est prêté volontiers, jouant de la séduction de sa beauté et d'un drapé qui cache autant qu'il dévoile...

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