Tuesday, August 11, 2009
Scène antique (Gaston Goor, 1925)
Cette scène à l'antique est si épurée qu'elle atteint une certaine intemporalité. Je ne sais pas s'il s'agit d'un tableau isolé ou d'un élement d'une série, je ne connais pas non plus le titre original de cette oeuvre de Gaston Goor, signée et datée de 1925.
Deux jeunes gens nus s'adressent à un vieil homme chenu, vêtu et drapé, assis au seuil d'une maison (ou s'agit-il de la porte d'une cité, dont on apercevrait la muraille au second plan ?).
Gaston Goor était suffisamment féru de culture classique pour que l'on imagine dans le personnage à barbe blanche un philosophe grec — Socrate ?
Invite-t-il les deux éphèbes à le suivre ? Ou répond-t-il à la demande d'hospitalité de deux voyageurs ? Ou encore les trois personnages sont-ils engagés dans une conversation où, à partir de propos anodins, le philosophe aurait pris dans ses filets dialectiques ses jeunes auditeurs ? A la beauté des uns répond la sagesse de l'autre. La séduction du logos face à la séduction des corps dénudés ?
J'aime cette image par les jeux qu'elle déploie, entre la cité et la campagne ponctuée de cyprès, entre la culture et la nature, entre la vieillesse et la jeunesse, entre l'immobilité et l'itinérance (l'un des garçons ne porte-t-il pas le bâton des voyageurs), entre le nu et le vêtu, dans la musique silencieuse, enfin des mains qui font signe et des regards qui ne se croisent pas.
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