Je poursuis ma lecture du récit de voyage en Italie d'Achille Essebac, au début du XXe siècle. Dans les boutiques de photographes de la via Sistina à Rome, il évoque les mérites respectifs de l'école de Taormina (von Gloeden) et de Rome et Naples (von Plüschow) dans l'art de photographier des jeunes gens plus ou moins dénudés. Voici la suite de son éloge des photographies de von Plüschow:
"Ephèbes entièrement nus ou drapés, avec quel art ! dans la blancheur de vêtements antiques soulevés par de jeunes bras aux gestes d'une grâce absolue, chaussés de sandales de cuir ou de cnémides qui soulignent la perfection des jambes, couronnés de feuillages, ou bien les boucles noires des cheveux simplement contenues dans un bandeau de laine blanche, ce sont les types merveilleux d'une race extrêmement élégante, et j'écrirais volontiers divine, tellement, dans tous les purs reliefs de leur corps, s'épanouit l'inépuisable splendeur des marbres grecs. Les jolies épaules des adolescents, dont la superbe nudité tout entière sourit au grand soleil napolitain ! Des sèves glorieuses de jeunesse, chez les uns charrient — des pieds délicats aux poitrines tendues, des haches assouplies aux nuques annelées de soieries brunes — des tiédeurs visibles de vie palpable sous les ondoiements des membres fatigués. Une lassitude câline étire paresseusement chez les autres des langueurs énervées de jeunes chats; elle gonfle les membres de pleine et robuste santé, elle joue à fleur de peau, cambre la chair, élève jusqu'aux magnificences immortelles des divinités païennes la virilité plaisante des jeunes hommes."
Achille Essebac, Partenza... vers la beauté !, 3e éd., 1903, p. 194.
1 comment:
Beautiful! Keep up the good work!
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