La douceur moite et claire de tes lèvres câlines
A laissé sur ma bouche une saveur de fruit,
Qui torture et fait naître au milieu de la nuit
Comme de très vagues appels de mandolines.
Je me sens triste et seul et j'ai besoin de toi,
Comme un enfant malade a besoin de sa mère
Et si Dieu le voulait, pour toute lumière
Qu'il m'accorde tes yeux, luminaires de foi !
Par instant, la douleur, dans l'ombre évocatrice;
Se réveille, semblable au spectre de la mort,
Et mes mains sont sans force, et mon âme s'endort
Brisée par ta Beauté pourtant libératrice !
Jacques Adeswärd-Fersen, L'Hymnaire d'Adonis,
Paris, Librairie Léon Vanier, 1902, p. 45
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