Saturday, October 31, 2009
Von Gloeden's Homepage
Art, poésie, imagination, rêve arcadien et uranien, théâtre du désir homosexuel: les photographies du Baron von Gloeden relèvent un peu de toutes ces catégories. Sans doute faudrait-il aller plus loin. Comment l'aristocrate allemand excentrique de Taormina s'est-il fait un nom et une réputation dans l'Europe du début du XXe siècle ? Comment la rumeur s'est-elle répandue, comment les réseaux de diffusion se sont-ils constitués ?
Il faudrait reconstituer l'économie des photographies de von Gloeden. D'abord la rémunération des modèles, généreuse et régulière, dit-on, qui apporta un complément de ressources aux beaux garçons de Taormina. Nous avons là un modèle capitaliste où les modèles étaient intéressés aux résultats des ventes des clichés. Ensuite la diffusion des photos, leur vente aux amateurs, visiteurs de passage à Taormina, clients par correspondance, ou médias qui, sans doute, achetaient les droits de reproduction de certaines photos, comme la revue homosexuelle allemande "Die Freundschaft", à la fin des années 1920.
Bref, les photographies de von Gloeden n'existeraient pas sans un marché d'acheteurs, qu'il fallait atteindre par diverses publicités ou catalogues. Qu'il s'agisse de la devanture d'un magasin de Taormina ou des planches de photos exhibées aux visiteurs, l'oeuvre de von de Gloeden est soumise à la rationalité du catalogue: date, numéro d'inventaire.
Au client de faire son choix, d'accorder ses désirs et ses fantasmes à la gamme de possibles offerts par le baron.
Un geste du doigt, un regard, un soupir, un silence suffisaient sans doute au baron pour comprendre quels étaient les modèles préférés d'un visiteur...
Art, poetry, imagination, Arcadian and Uranian dreams, theater of gay desire: baron von Gloeden's photographs could be described by these different categories. But one should probably push the investigation further. How did this German aristocrat build up such a fame in Europe at the beginning of XXth century ? How did the rumor spread out, how were diffusion networks built up ?
We should reconstruct the economical frame of von Gloeden's photographical activity. First, the way models were paid, in a generous and regular way, according to the sources: cute boys of Taormina were well paid for theiur modelling activity. It was a typical capitalist scheme, where models got royalties from the sales of the photographs. We should also consider the diffusion of photographs, the way they were advertised and sold to amateurs, to visitors in Taormina, to customers ordering through mail orders, to journals, who paid fees for reproducing some photographs, as the gay German journal "Die Freundschaft" did, at the end of the '20s of the XXth century.
Von Gloeden's photographs would not survive today without all those who ordered and purchased them. These buyers had to be reached through adverts or catalogues. Through a shop window in Taormina or just a catalogue of available photographs displayed to customers, von Gloeden's work was organized according to a catalogue's rationality: date, call number.
It was up to the customer to choose, to make the fine tuning of his desires and fantasy with the range of available photographs.
Just a move of a finger, a gaze, a sigh, or a silence were enough, and von Gloeden could guess the models his visitor was in love with...
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